Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La traversée sur les Canaries :

Mercredi 12 h10 : Nous avons quitté ce matin a 6h50 le port de Tanger et sommes enfin en atlantique. Ce n'est pas par souci de précision que je donne l'heure de départ précise, mais parce que hier soir, nous avons eu un souci avec la police locale qui s'est terminé par « A 7h00, le bateau ne doit plus etre là ! ». En effet, dans la journée, compte tenu de la météo nous avons décidé de rester une nuit supplémentaire. Dans l'après midi, j'appelle a la VHF la capitainerie qui, très gentiment, nous dit qu'on peut rester. J'insiste pour demander jusqu'à quelle heure je peux passer dans leurs bureaux (sous entendu pour payer la nuit supplémentaire) et on me répond que si je pars demain matin, c'est pas la peine. Dans la journée, on fait quelques courses, en particulier 40 litres de gas-oil en bidons que je vais chercher en taxi, puis le soir nous sommes dans le bateau quand le soir vers 10h00, le policier en civil nous interpelle depuis le quai. Il est absolument furieux que nous soyons encore la (les bateaux allemands et anglais sont partis). En fait, ce matin, il nous a signé nos passeports avec des visas de sortie et nous devions partir...ou revenir le voir pour refaire les formalités. J'ai pensé au port, mais pas a la police. Il est super énervé, et me dit que nous sommes allés en ville illégalement aujourd'hui, et qu'on en a peut être profité pour acheter des « matières illicites »...et je vois venir la fouille ou la mise sous séquestre du bateau et le retard pour la suite. Je reste courtois et m'excuse autant qu'il est possible et finalement il me dit qu'il faut que j'aille payer le port (alors que le capitaine du port m'avait dit le contraire !). Je lui demande s'il est sur que ce sera ouvert (car j'ai environ 40 mn de marche aller-retour), il commence a me dire que c'est ouvert 24/24, mais il a quand même un doute et téléphone. On lui dit que je suis passé ce matin pour payer, ce qui est vrai, mais c'était la nuit de la veille. Finalement, il abandonne le paiement, mais me confirme que j'ai intérêt a partir demain matin avant 7 heures, ce que nous respecterons scrupuleusement. Le port de Tanger est en train de construire une marina à l'endroit ou nous sommes, et s'il veut la remplir, il faudra quand même assouplir un peu la réglementation et traiter les touristes en touristes et pas en délinquants.

Je n'ai pas bien dormi cette nuit car je craignais le retour de la police et je suis bien content d'être enfin en mer. Après le départ, nous sommes pas très loin de la cote et je suis allé dormir. Quelque chose d'anormal me réveille : le moteur tourne au ralenti...je tends l'oreille et j'entends des bruits de canne à pèche. Je me précipite, sur de voir notre première dorade coryphène...Hélas, mes équipiers ont attrapé un énorme oiseau, genre goéland, (un puffin?) qui s'est pris le leurre dans son aile. Nous le remontons au bateau, mais il a un bec de 10 cm et n'a pas l'air d'apprécier sa capture.
C'est la deuxième fois que çà m'arrive et j'ai un peu d'expérience. Alors que mon équipier le remonte par son aile, je profite qu'il me tourne le dos pour l'attraper par derrière au niveau du cou, et je serre sans l'étouffer en bloquant sa tête et son bec. On récupère notre leurre et relâchons l'animal...en espérant qu'il se souviendra de son aventure.

Mercredi 22 octobre, 9h25 :

Nuit calme, trop calme car on a fait du moteur toute la nuit. Le problème est que nos réserves de gas-oil sont faibles et il faut tenir 5 à 6 jours. A Tanger, on a acheté 4 jerrycans de 10 litres, et on en a mis 2 directement dans le réservoir pour compléter le plein (160 litres). Cette nuit, on a marché a 1800 tours, ce qui devrait nous donner une consommation maxi de 2,5 litres a l'heure.
Ce matin, on a donc remis les voiles pour économiser le gas-oil et on avance a 4,5 nœuds environ. Ce ne serait pas un problème si on avait pas déjà réservé nos billets d'avion pour le 28 au matin !

Hier soir, on a péché notre première dorade coriphène. Pas énorme, environ 60 cm, mais suffisamment pour 2 repas a 3. On l'a découpé en filets et mise au frigo.

Vers 17h00, on met les voiles en ciseaux car on est plein vent arrière. Le génois est tangonné et le bateau roule un peu, mais est stable et le pilote assure sans problème. La vitesse est remontée a 6,5 a 7 nœuds.

Vendredi 23 octobre, midi :

Encore 423 miles a parcourir. A ce stade, on fait des prévisions avec des moyennes entre 4 et 6 nœuds, ce qui change beaucoup notre date d'arrivée. On pense raisonnablement pouvoir arriver le 27, mais c'est quand même limite car notre avion est le 28 au matin. En ce moment on marche a la voile a 4 nœuds car le vent vient de faiblir, mais ce matin on était a 6 nœuds. Cette nuit a partir de 2h30, on a mis le moteur a 1800 tours pour économiser le gas-oil. Il nous reste encore environ les 3/4 du réservoir.

20h30 : On a recueilli un moineau qui s'est laissé faire, et on l'a mis dans un carton...mais il s'est envolé. En ce moment Henri et Alain lui courent après a l'intérieur du bateau. Enfin, lui il vole et quand il se pose on essaie de l'attraper. Voilà, c'est fait, retour dans le carton. Une bouche de plus a nourrir...mais un tout petit estomac qui ne devrait pas épuiser les réserves du bord.
Cet après midi, on a marché sous spi, mais avec un vent trop faible. On a fini par l'affaler et remettre le moteur. En ce moment, il pleut et la météo n'est pas bonne. On risque d'avoir de la pluie quasiment jusqu'à notre arrivée et des vents faibles.

Dimanche 25/10, 1h20 du matin :
Je profite de mon quart de nuit pour actualiser ce journal. On a vraiment pas de chance avec la météo. Certes, ca pourrait etre pire, mais ca fait 2 jours qu'on a des vents nuls ou contraires. Hier, on a essayé de tirer des bords au près, car le vent était pile en face, mais en plein atlantique, sur des distances à parcourir aussi longues, on avance pas. On alterne donc entre des vents favorables mais faibles à la voile et du moteur. Le problème, déjà cité, est que nous n'avons que 160 litres de gas-oil dans le réservoir. On l'économise en tournant a faible vitesse (entre 1500 et 1800 tours maxi).

Hier, nous avons beaucoup hésité sur la route a suivre. La première option était de rejoindre Essaouira (60 miles) ou Agadir (110 miles) pour faire le plein, mais ca rallongeait considérablement notre route. La deuxième est de rejoindre Lanzarote, la première des iles Canaries, pour y faire le plein également. On a refait nos calculs de consommation, et on pense y arriver. Puis, il paraît qu'aux canaries, il y a toujours du vent ! C'est cette option que nous avons retenue et on est en route directe au moteur sur Lanzarote.

Lundi 26/10, 17h50 :

Hier soir, on a mangé notre deuxième dorade coryphène. Elle n'était pas très grosse, mais préparée avec des oignons et tomates par Alain, et accompagnée de riz, ce fut un bon repas. Ce matin, vers 6h00, on est arrivé sur Lanzarote, et on avait décidé d'atterir sur Arrecife, le grand port du nord de l'ile. Heureusement qu'il y a un peu de lune, car l'entrée n'est pas évidente. Il faut bien suivre les bouées du chenal, car il y a des recifs partout (d'ou le nom de la ville naturellement). On arrive enfin dans la marina au fond du port. Ca change de Tanger, c'est propre et les voiliers sont bien alignés sur des pontons. On voit meme les bateaux de compétition de la mini transat, avec les grands pavois hissés dans la mature...mais on a beau chercher, pas de station service. J'appelle a la VHF, en espérant qu'il y ait quelqu'un à cette heure matinale, et un monsieur charmant me répond immédiatement qu'effectivement il n'y pas de station service pour les bateaux et qu'il faut aller a Puerto Galero, 11 miles plus au sud. Il conclura la communication (en espagnol bien sur) par un « buen viaje, caballero ! ». Fort de ces encouragements, et un œil sur la jauge à gas-oil nous allons donc a Puerto Galero, ou nous sommes moins de deux heures après.

Là, on fait donc le plein (113 litres), le pompiste nous donne la météo conforme à ce que nous pensions c'est à dire pas de vent et mer calme et on repart donc immédiatement pour Ténérife. Si tout va bien, nous devrions y etre dans la matinée du 27...et il est temps car nos billets d'avion sont pris pour le 28 au matin. A midi, pâtes au parmeggiano reggiano et daube (en bocal de verre)

On est donc en ce moment au moteur, grand voile hissée, et comme on a du carburant, on pousse un peu le moteur (environ 2200 tours minutes). J'ai calculé que depuis Gibraltar, nous avons fait 85 heures de moteur avec une consommation moyenne de 1,7 litres/heure. Normalement on est plutôt a 2,5 litres, mais on a marché à vitesse réduite une bonne partie du trajet pour économiser le carburant...et la stratégie a été payante.

27 octobre 2015, 11h00 :

Ca y est et il était temps ! On est arrivés ce matin au lever du jour a Tenérife, et nos billets d'avion sont pour demain matin...La dernière traversée depuis Lanzarote s'est faite au moteur, légèrement appuyés par la grand voile et par mer calme.

Aujourd'hui, formalités, douches, lessives, rangement et nettoyage du bateau et cet après midi visite de la ville.

De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
De Tanger a Ténérife
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :